- OLTOS
- OLTOSOLTOS (actif fin \OLTOS VIe s.)Peintre attique de la fin du \OLTOS VIe siècle, Oltos appartient à la première génération du style dit sévère. Avec Épictétos, il illustre tout le développement formel de la peinture de coupes. Il a travaillé avec de nombreux potiers, au moins six, dont Kachrylion, au début, et plus tard Euxithéos, qui tournait également pour Euphronios et avec l’atelier de Nikosthénès-Pamphaios. De lui, on connaît au moins cent quarante vases, et parmi eux plus de cent coupes, dont deux seulement sont signées. Par la durée de sa carrière, la qualité de son œuvre et l’éventail de son répertoire, Oltos se présente comme l’une des personnalités majeures de la fin du \OLTOS VIe siècle au cours de laquelle s’instaure le passage de la figure noire à la figure rouge. Son œuvre est essentiellement liée à la nouvelle technique inventée par le Peintre d’Andokidès, mais certaines de ses coupes associent encore les deux styles quand il place à l’intérieur de la vasque des figures noires qui rappellent alors le Peintre d’Antiménès.En dehors des coupes, l’artiste a décoré des amphores — dont deux du type créé par Nikosthénès —, un stamnos (cratère à embouchure assez étroite, doté d’anses latérales), un psykter (petit cratère que l’on remplissait de neige; placé dans un cratère à vin, il servait à en rafraîchir le contenu), un kyathos (sorte de tasse avec une seule anse très élancée), des tasses à anses (skyphos) et quelques plats. Il introduit sur ses vases un décor ornemental particulièrement varié et affectionne divers types de lotus qu’il couronne ou non de palmettes. Ces palmettes elles-mêmes peuvent être côtelées ou pointues et, à l’instar de Psiax, une seule palmette lui a parfois servi à orner l’intérieur d’une coupe. Comme Euphronios, il souligne les scènes figurées sur certaines de ses grandes coupes par une frise végétale, comme le montre la très célèbre coupe de Tarquinia où il a représenté l’assemblée des dieux.Son répertoire est extrêmement riche. À côté des thèmes divins — assemblée des dieux déjà citée, Athéna, Poséidon, Hermès et surtout Dionysos et les personnages de son Thiase —, les légendes héroïques sont le plus souvent évoquées. Oltos affectionne toujours le traditionnel cycle troyen, mais les épisodes qu’il choisit pour représenter Héraclès et Thésée indiquent une évolution de l’iconographie attique qui pourrait être liée à une certaine propagande des Alcméonides, de Clisthènes en particulier. Étudié dans cette perspective, Thésée apparaît comme un nouvel Héraclès. Le récit de son voyage vers Athènes, absent dans les figurations antérieures, pourrait démontrer l’existence en cette fin de siècle d’une nouvelle Théséide qui aurait aidé à faire du héros le champion de la politique athénienne, tandis que la légende d’Héraclès aurait elle aussi été transformée par l’œuvre poétique de Stésichore. Oltos est également un des premiers peintres à décorer des vases de cômastes (hommes participant à un cortège de buveurs chantant et dansant, le cômos), tel le célèbre psykter sur l’épaule duquel voguent des dauphins chevauchés par des guerriers en armes. Il utilise le répertoire archaïque traditionnel des combats d’animaux, des guerriers, des chasseurs, mais fait encore preuve de nouveauté dans la présentation de ses scènes de victoire athlétique et de ses cavaliers qui vont par paires sur la coupe de Copenhague.En fait, Oltos participe pleinement aux changements profonds que subit la céramique attique au début de l’apparition de la figure rouge. Par son goût de l’observation anatomique, il va favoriser l’étude de la musculature athlétique et juvénile (coupe de Tarquinia, stamnos du British Museum) tandis que le corps féminin qu’il représente sur un certain nombre de ses œuvres (amphore du Louvre) demeure très schématique; mais, là encore, il fait figure de pionnier en peignant des scènes de genre: une femme nue dénoue sa sandale, une autre danse, une autre encore joue des crotales ou tient une fleur.Le style d’Oltos est donc marqué par un répertoire varié et souvent nouveau qui fait de lui un peintre de transition. Ses figures sont assez raides, et les nombreux détails anatomiques qu’il dessine appartiennent toujours à la période archaïque: les visages sont de profil, l’œil de face, le nez est long, les lèvres serrées, les oreilles réduites à un simple enroulement et l’expression est teintée d’un certain ionisme. En revanche, l’économie des lignes, la composition qui recherche parfois la monumentalité, l’évolution des thèmes iconographiques, les figures plus mouvementées annoncent l’esthétique qui se développera au cours du \OLTOS Ve siècle.
Encyclopédie Universelle. 2012.